vendredi 7 avril 2017

Harcélement scolaire + Les faiblesses du systéme scolaire français


Bonjour à tous et à toutes,

Aujourd'hui un article sur un sujet sensible mais qui me tient à cœur.

En effet, j'aimerais vous parler de mon expérience en milieu scolaire.

Mon expérience personnelle est loin d'être unique et c'est pourquoi je souhaite la partager. 




Même si j'ai été l'objet de nombreuses moqueries durant la  primaire qui m'avaient déjà beaucoup fragilisée, c'est vraiment au collège que j'ai ressentis la descente aux enfers.

J'étais introvertie et je suis arrivée dans un nouveau collège durant mon année de sixième .

Je vivais à l'étranger et suivais mes cours dans une petite structure ; arrivée dans un collège français en cours d'année de sixième a été une épreuve très difficile pour moi mais n'explique pas toute la souffrance que j'ai expérimentée durant mes années collège et début lycée.

Dés le début j'ai été le sujet de nombreuses moqueries qui peuvent paraitre anodines , dérisoires. Mais qui, pour une enfant de 11 ans , très timide de surcroit , n'étaient pas rien . 

Tous les jours j'avais le droit à des humiliations de la part de mes camarades.

Ces quolibets dont j'étais victimes étaient divers et quotidien .

Par exemple, on me disait que le prof n'était pas là alors qu'on avait cours , on me cachait mes affaires, on me faisait des allusions sexuelles , on m'appelait le "petit tonneau" , on rigolait quand je prenais la parole en cours , on me volait mon goûter ... 

Je me sentais de plus en plus mal , de plus en plus renfermée . 

Tous les matins je suppliais ma mère en pleurant de ne pas m'emmener en cours, de suivre des cours par correspondance, oui à 11 ans ma plus grande hantise c'était l'école . 

C'était de devoir encaisser les humiliations quotidiennes de mes camarades ET de mes professeurs. 

Et finalement , le pire dans tout ça aura été les réactions des adultes. 

Alors oui quelque fois une personne de la vie scolaire venait me parler. Pour me dire quoi?

De ne pas prendre ça trop au sérieux car ce ne sont que des taquineries. D'être plus présente en classe , de m'investir plus , de ne plus louper les cours pour de simples maux de ventre.

Pour eux, ce n'était qu'un caprice de gamine , une crise de pré adolescente.

Pour eux ce n'était pas grave, ma souffrance n'était pas réelle . 

Pourtant elle était là. Je ne dormais plus la nuit, d’où mes absences en cours . J'angoissais continuellement , d’où mes maux de ventre .

Je vivais continuellement dans la peur d'être encore une fois ridiculisée. 

Mais apparemment c'était MA faute , il aurait fallu que je rentre dans le moule tout simplement .

Parce que le problème il est bien là au final : ce sont les élèves qui doivent s'adapter au milieu scolaire et non l'inverse. Il n y a pas de place pour des personnes différentes .

On nous bourre le crane de toutes sortes de connaissances théoriques mais on n'apprends pas la tolérance.

Bien au contraire, on nous mets sans cesse en compétition avec des notes. 

Comment alors apprendre la tolérance et le respect alors que l'on demande aux élèves d'être toujours les meilleures , d'avoir les meilleures notes possibles, d'apprendre sans  vraiment savoir de quoi on parle? Sans se poser la question de " qu'est ce que ça va apporter à l’élève ?"et surtout de lui expliquer pourquoi on lui apprend telle ou telle matière.

Et des lors qu'un élève fait baisser le taux de réussite de l'établissement , on fait quoi ?

On le blâme au lieu d’essayer de le comprendre. On n’essaie pas de s'adapter à lui, sa personnalité, ses besoins ou ses envies, on lui demande de forcément comprendre le problème comme nous on l'entend et on sous entends que si il ne comprend pas c'est totalement de sa faute.

Et bien pour le harcèlement scolaire c'est la même chose. J'ai finit par croire que tout était de ma faute.

De ma faute parce que je suis différente. Parce que ma manière de penser ou d'agir est différente.

Et quand je demandais de l'aide à ma manière , on me répondait  de ne pas prendre ça trop au sérieux de passer outre. 

On demandais à une gamine de 11 ans de ne pas prendre en compte les moqueries de toute une classe.

Pire les professeurs y participaient.

J'ai déjà vu un prof rire d'une moquerie d'un élève à mon égard. Et ne parlons même pas des humiliations que j'ai subie par le prof de sport . Crise d'angoisse assurée avant le cours !

Donc oui , j'ai pensée au suicide. Alors que je n'étais qu'une enfant, je réfléchissais à plusieurs manières de me donner la mort . 

Donc oui, ma souffrance était bien réelle et elle n'aurait jamais du être prise à la légère.

Aujourd'hui il y a une petite prise de conscience, plus de sensibilisation sur le sujet mais ce n'est pas assez.

Il faut revoir l’élève en tant que personne et non en tant que pourcentage de réussite par rapport aux notes. Et il ne faut pas négliger les appels au secours .

Il ne faut pas dire à l'enfant que ce n'est rien . Parce que ce n'est PAS rien .

J'ai encore de nombreuses séquelles aujourd'hui , ce passage de ma vie n'aura pas été anodin. 

C'est durant l'enfance que l'on se construit en tant que personne, et nous passons , enfant , de nombreuses heures à l'école. 

Il est donc primordial d'y apporter une place d'honneur au respect , à la tolérance et à la camaraderie sincère .

Quand je pense qu'une personne de la vie scolaire avait mis ma détresse sur le dos des règles qui arrivent !

Quand je pense à toute cette souffrance emmagasinée , à ce serrement dans ma poitrine qui m'étouffais .

Il aurait fallut que les adultes interviennent. Qu'il y est un dialogue entre adultes et élèves.  

Pas une seule fois nous avons aborder le sujet en classe et pas une seule fois le personnel de l'établissement a tenté d'en parler à mes camarades .

J'aimerais donc au jour d'aujourd'hui , à mon niveau, sensibiliser les personnes autour de moi.

Le mal être à l'école , la souffrance, phobie scolaire et le harcèlement doivent être pris en compte .

Je pense également qu'il faut revoir sa façon d'aborder le sujet et de ne pointer ni le harceleur ni le harcelé mais de communiquer . 

D'essayer de comprendre le pourquoi du comment et de ne pas laisser l'enfant harcelé dans ses larmes.

Et vous , comment avez vous vécu votre scolarité ?








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